Au niveau nautique, connaissez vous une activité plus respectueuse de son environnement que le kayak de mer ou le Paddle Board ? Pourtant les décisions qui se jouent au sein du Parc National, à propos des schémas d’accès des Calanques, mettent à mal les pratiques des professionnels des sports de pagaie en supprimant leurs accès ou mises à l’eau.
Nous espérons que cette décision sera réétudiée dans les prochains jours…
La mise en péril de nos activités, nous professionnels de canoë-kayak et des disciplines associées
Jérémie METZGER, gérant de Raskas Kayak et correspondant local SNGPCKDA est professionnel depuis vingt ans au sein du Parc National des calanques revient tout d’abord sur son activité professionnelle. Elle consiste en l’organisation de sorties en kayak de mer encadrées dans les calanques, pour différents types de publics dont les centres sociaux des 6èmes et 8èmes arrondissements.
Par le biais d’un courrier adressé aux collectivités locales et au Parc National des calanques, Jérémie nous alerte sur la suppression des embarquements historiques (Maronnaise, Callelongue, Port Miou) qui sont les seules entrées possibles pour atteindre les calanques à la pagaie.
UNE CONCERTATION INUTILE ?
Malgré les échanges multiples avec le Parc National des calanques (PNC), celui-ci a recensement répondu que ces accès ne seront plus possibles.
En tant que correspondant local du Syndicat, Jérémie participe activement depuis des années aux concertations des différents schémas menés par le PNC et même du GIP Calanques avant la création du Parc. Il est aussi membre du Conseil Economique et Social du PNC.
« Le kayak de mer encadré est pourtant une activité douce, silencieuse et discrète, sans pollution et en accord total avec les objectifs d’un Parc National en encourageant les pratiques respectueuses de l’environnement. L’accueil de tous les publics est aussi un des objectifs sociaux d’un parc National, les sports de pagaies ne peuvent en être écartés. »
Actuellement, les professionnels de la pagaie préparent leur saison 2021 non sans anxiété en pleine crise sanitaire. Du côté de Marseille il restera la Pointe Rouge (!), et de l’autre côté, à Cassis, Port Miou, qui est le seul accès possible à la mer pour les sports de pagaies, là encore, l’annonce de la fermeture de cet accès, sans alternative proposée, rendra définitivement impossible l’accès aux kayaks de mer sur le territoire des Calanques.
À Marseille, pour rendre le passage impossible, une barrière a été installée avant la plage de la Maronnaise en juillet 2019, sa fermeture sera effective ce printemps 2021. A plus long terme c’est celle qui fermera la route des Goudes.
Il est aisément compréhensible qu’en kayak, les distances parcourables ne sont pas celles d’un bateau à moteur qui lui, peut partir de la pointe Rouge. L’accès aux Calanques en kayak depuis la Pointe Rouge nous permettra d’aller seulement à Cap Croisette, le reste sera devenu trop distant.
Et pour rappel à Cassis sans alternative proposée à la fermeture de Port Miou, nous ne pourrons simplement plus embarquer.
Ces projets de fermeture par des barrières et le recul trop distant des accès aux sites rendra impossible la pratique des sports de pagaies dans le PNC pour les professionnels. Cela augurerait la disparition de nos activités professionnelles.
La direction du Parc ne semble pas vouloir nous accorder un statut « d’ayant droit » (au moins pour les professionnels, leurs véhicules et remorques à kayaks) afin de passer les barrières et pouvoir embarquer. Cela confirme la fin de nos activités.
QUEL AVENIR POUR TOUS LES PROFESSIONNELS DES CALANQUES ?
Jérémie ajoutera : Nous pouvons même ajouter qu’en élargissant les effets de ces changements envisagés, cela toucherait aussi les accompagnateurs en montagne, les moniteurs d’escalade et autres professionnels de la nature. Eux non plus, n’auront plus d’accès aux sites de Callelongue, rochers des Goudes et toute la partie occidentale des Calanques (côté Marseille).
Les mesures d’interdictions récentes d’accès aux sites des Calanques portées par le Parc National ajoutent beaucoup d’incertitudes concernant la pérennité de nos emplois et l’avenir de nos structures. Un combat doit être mené pour préserver ce droit à travailler.